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Grippe porcine Près de la moitié des élevages français touchés

Entre mai 2008 et novembre 2009, le laboratoire de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a mené une enquête épidémiologique descriptive visant à estimer la prévalence de l’infection des porcs charcutiers par les virus H1Nl, H1N2 et H3N2 de la grippe.

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« L’étude menée entre 2008 et 2009 par l’Anses
sur un échantillon représentatif de la filière
porcine montre que l’introduction d’une souche
H1N2 peut conduire à la séroconversion de
près de 100 % des animaux du lot. »
(© Terre-net Média)

La grippe est une infection virale contagieuse provoquant des problèmes respiratoires chez le porc. Elle s’accompagne également d’autres symptômes comme de la fièvre, une perte de poids, des trouble de la croissance, une diarrhée intestinale, de la toux, un manque d’appétit… 

Le sujet est revenu sur le devant de la scène en 2009, avec l’apparition de cas humains de grippe porcine de type H1N1 qui se sont multipliés au Mexique à la fin mars 2009. La mort de plusieurs personnes a suscité une importante couverture médiatique et beaucoup de questions.

En Europe, elle est essentiellement due aux virus influenza porcins (Siv) des lignages « avian-like swine H1N1 », « human-like reassortant swine H3N2 » et « human-like reassortant swine H1N2, expliquait  Séverine Hervé, de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail de Ploufragan-Plouzané (Anses) à l’occasion des dernières journées de la recherche porcine à Paris. 

Estimer la prévalence de l’infection

Afin de préciser la situation dans la filière porcine, une enquête épidémiologique descriptive a été menée en France entre 2008 et 2009.

Cette enquête a mobilisé l’Unité «Virologie immunologie porcines» et l’Unité «Epidémiologie et bien-être du porc» de l’Anses. 

Les résultats dans le détail

La prévalence des virus Influenza A chez les porcs charcutiers analysés a été estimée à 23,2 % au niveau de l’individu et à 48,8 % au niveau de l’élevage.

En considérant comme étant positifs les élevages interprétés douteux, les prévalences respectives des 3 sous-types viraux ont été estimées à 28,5 % pour H1N1, 33,4 % pour H1N2 et 0,6 % pour H3N2.

13,0 % des élevages ont été déclarés doublement positifs vis-à-vis des valences H1N1 et H1N2.

L’introduction d’une souche H1N2 peut conduire à la séroconversion de près de 100 % des animaux du lot. Ce n’est pas le cas du sous-type H1N1 qui semble contaminer moins de porcs au sein d’un élevage (80 % des animaux au maximum).

Les prévalences de ces deux sous-types viraux ne varient pas de manière significative en fonction des saisons. Pour le virus H1N1, elles sont de 29 % au printemps, 21 % en été, 26 % en automne et 38 % en hiver. Pour le virus H1N2, elles sont de 32 % au printemps, 33 % en été, 31 % en automne et 25 % en hiver.

« Cette étude avait pour objectif d’estimer la prévalence de l’infection des porcs charcutiers par ces Siv a été menée sur le territoire français métropolitain en 2008-2009 », précisait Séverine Hervé. 

Pour la mener à bien, les scientifiques ont analysé des échantillons de sérums de porcs charcutiers, prélevés de manière aléatoire à l’abattoir dans les différentes régions de production, en fonction des saisons.

Au final, 185 lots répartis dans 24 abattoirs ont été prélevés entre mai 2008 et novembre 2009.

« Le plan d’échantillonnage visait à couvrir 95 % de la production nationale. Le nombre de lots à enquêter par abattoir a été estimé en fonction du tonnage produit », poursuivait Séverine Hervé. 

H3N2 ne circule plus en France

Les conclusions de l’enquête de séroprévalence montre que près de la moitié des élevages français sont touchés par la grippe, ce dans toutes les régions. « Ces données confirment les résultats de la surveillance virologique », précisait par ailleurs la scientifique de l’Anses.
Trois autres informations notables ont également confirmé les résultats de la surveillance virologique :

Enfin, « la détection de nombreux élevages doublement positifs H1N1 et H1N2 confirme la circulation concomitante de ces virus et le risque de génération de virus réassortants, tels ceux ponctuellement détectés en Bretagne au cours des dernières années ».

Pour aller plus loin

Ifip-Institut du porc : www.itp.asso.fr.
www.grippe-porcine.info

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